Vendredi 15/09
Bus Santiago/Calama
Ca y est les vacances ont enfin commencé. Après une dernière journée bien chargée à Santiago (Philippe merci encore pour cette visite inattendue !!!), nous voici sur la route…
Nous ? Et bien Guigui et Charline (tjrs les mêmes !) et Jérôme un copain de Guillaume en vacances au Chili pour 1 mois.
Je vous écris au beau milieu du désert de l’Atacama. Entourée par des montagnes rougeâtres à perte de vue et le Pacifique sur la droite. On est partis depuis 14 heures maintenant et il nous en reste encore 6 pour atteindre Calama. De Calama nous prendrons un autre bus pour rejoindre San Pedro de Atacama où nous devons rester jusqu’à mardi….
18h40
AJ San Pedro
Ouais on est arrivés !!! Je vous explique pas la galère…. Bon déjà les dernières heures de bus sont devenues très difficiles… On regardait dehors et rien… 2 heures plus tard : rien. Je ne pensais pas que le désert était aussi « désertique » :p
Calama. On s’est dit : ON Y EST ! Et bien non parce que manque de pot, plus aucunes places disponibles pour San Pedro. Aventuriers que nous sommes, et bien on s’est payés un taxi pour effectuer 120km. Oui oui rien que ça.
120 km
, 1 heure et 35000 pesos plus loin, nous voici à SAN PEDRO DE ATACAMA !
Je vous jure c’est trop mignon comme village. Bon d’accord à part des hôtels, restos et agences de voyages, il n’y a pas grand-chose mais quand même ! Tout est en terre battue, couleurs ocre, maisons basses…
Après avoir déposé nos affaires à l’AJ, on avait envie que d’une chose : MANGER. Chose pas trop difficile puisque on vous accoste de tous les côtés !
On a terminé autour d’un feu de bois, accompagnés d’un concert de chanteurs locaux.
Petite bière, bonne bouffe, que demande le peuple ?!
Samedi 16/09
Ce matin : refaire bagages pour déménager à HI où on restera 3 nuits. Tour des agences pour les excursions. Au final : ce soir vallée de la lune, Salar d’Atacama demain, Geysers du tatio lundi et départ pour Uyuni mardi (excursion qui nous emmènera jusqu’en Bolivie !)
Après ça petit tour dans San Pedro : ses ruelles, son église, ses marchés, sa place. Il y a de l’alpaga à toutes les sauces : bonnets, pulls, chaussettes, gants, des crèmes à base de bave d’escargots et du thé aux feuilles de coca… du local quoi !
La vallée de la lune
En compagnie de Suisses, Argentins et Brésiliens (je vous raconte pas les Brésiliens !!!) et de Daniel, notre guide nous sommes partis parcourir le désert pendant 4 heures.
C’est indescriptible… Des couleurs venues de nulle part, des montagnes découpées par le vent, des dunes de sable vierges et au fond, volcans enneigés.
On a fini notre périple sur le sommet d’une montagne pour admirer le coucher de soleil. Et là tout l’horizon se revêtit de couleurs orangées, violettes, rosées. C’était magnifique… Le truc trop romantique aussi… Brandon where were you ? :p
Ah oui d’ailleurs ça s’appelle la vallée de la lune parce que ça ressemble à un paysage lunaire : roches rougeâtres, pas d’eau…
Dimanche 17/09 – 8h20
En route pour les Salard de l’atacama. De nouveau avec Daniel (et les Brésiliens !!!).
Sur la route on a vu des arbres !!! Oui des arbres en plein désert ! Ils s’appellent Madrugo. Plantés en 70, ils permettent d’aider à la survie des peuples qui vivent ici (ombre et fruits). Ils viennent chercher la source dans un fleuve souterrain du Salar.
Pour atteindre le Salar on a traversé une immense étendue désertique. De la roche partout et au fond, les Andes.
On a fait un tour à pied pour admirer la faune et la flore. Des flamants roses partout : CANON !
Arrêt suivant : Laguna Miscanti.
Je ne vous raconte pas le cadre… un lac bleu émeraude, entouré par une bande de sel et du susurco (plante désertique jaune) et au fond Les Andes. Ca envoyait du rêve…
Dans l’aprem on a visité 2 villages du coin. Ca nous a permis de savoir comment et de quoi vivaient les gens dans la région. Charline a dragué Francisca… un lama domestiqué qui lui a bien rendu ses avances en lui crachant dessus lol !
Maintenant préparation pour la journée de demain (Geysers, levé à 3h30)… Ce n’est pas encore ce soir qu’on profitera des Fiestas Patrias !
Lundi 18/09 – 18h06
Journée mémorable ! Le réveil n’a pas été trop difficile. Même Jérôme et Guillaume, les loques, ont réussi à se lever rapidement !
4h : tout le monde est prêt, on attend Daniel au pied levé ! On est les premiers à monter et ça démarre en fanfarre ! « Daniel si eres campeon, va mas rapido, mas rapido ». Malheureusement les Brésiliens ne sont plus de la partie (Adieu Johao) mais un groupe de jeunes nous rejoint. On se dit « golri ils ont l’air français ! » Bah effectivement ils étaient français et de l’IESEG qui plus est (même groupe que l’ESSCA) ! On y avait échappé jusque là mais ça va ils sont bon esprit…
Je crois que la route entre San Pedro et Tatio vaut un petit descriptif… Pour ceux qui connaissent : c’est comme le Mexique (de gros trous partout) mais en non bétonné… En gros du tout terrain mais en minibus et sans suspensions ! Alors les 2 heures et demie dont on espérait tous profiter pour dormir ont plutôt été un jeu de tape cul !
On a eu le droit au lever de soleil sur les Andes… MA-GNI-FI-QUE ! (spéciale dédicace à toi maman). L’aube baignait dans une lumière rose les montagnes et cimes enneigées des volcans.
Les Geysers vous voyiez c’est un peu une sorte de grande esplanade désertique (oui toujours le désert !) avec des fumerolles et fumées qui s’échappent d’un peu partout. Ca faisait penser à un chaudron de sorcière.
Il faisait froid, très froid ! Et d’ailleurs c’est ça qui créée les fumerolles : l’air frais les créée en se condensant au contact de la chaleur expulsée par le sol (source géothermique).
D’ailleurs il y a déjà eu 3 accidents mortels (des idiots, dont 1 français, s’amusaient à prendre des photos très près… pouf changement du sens du vent et youpla boum brûlés à 95%). Bref fallait pas rigoler !
On a pu se baigner dans une piscine thermale à 34°C
mais il faisait pas chaud chaud. Surtout à la sortie :p
La route du retour a été… pffff… j’ai plus assez de mots pour décrire… Un safari dans les montagnes ! Vaches, vigognes, lamas, ânes, flamants roses… Tout ça sur fond de couleurs volcaniques. Plus personne ne parlait dans le bus et dès qu’on apercevait un lama on aurait dit des gamins « oh regarde ! Et là !!! ». C’était chou J
A certains moments l’horizon semblait infini : le désert se mélangeait au salar, à la steppe de l’altiplano, au ciel… C’était impressionnant !
La dégustation d’une petite brochette de lama sur les coups de 11h fut la bienvenue. Pour les curieux : viande tendre, un peu plus relevée que le veau… à essayer !
Aprem : relax parce que la matinée a été bien chargée !
Maintenant VAMOS A BAILAR ! Et on va finalement profiter de las fondas ! Aujourd’hui : fête d’indépendance du Chili !
Mardi 19/09 – 18h17
Laguna Colorada
Je vous écris d’un endroit même pas imaginable. On est perdus au milieu de nulle part, rien à moins de 200 km
. Quand je vous dis rien, c’est RIEN ! Même pas l’eau courante ou l’électricité. On est dans le désert à 45OOm d’altitude, entourés par les Andes et surplombant la Laguna
Colorada.
Retour sur comment on en est arrivés ici…
Départ mouvementé de San Pedro (des français n’avaient pas leur passeport : demi tour pour eux !, police toujours aussi sympa, frontière bolivienne qui ne ressemble à rien…).
On ne change pas 1 équipe qui gagne : Charline, Guigui et Jérôme sont toujours au RDV. En plus Heather et sa fille Suzanna (australiennes) nous accompagneront jusqu’à Uyuni. L’anglais, l’espagnol et le français se mélangent dans le 4*4 pour mon plus grand plaisir ! Pendant tout le voyage (3 jours), nous serons tous les 6 et Daniel (un nouveau) sera notre chauffeur et Dora, notre cuisinière. Ils sont tous les 2 Boliviens (et fiers de l’être !) et très typés indigènes.
On se sent enfin en Amérique du Sud… 3 mois après mon arrivée sur le continent : il était temps !
Laguna Blanca
D’un seul coup apparaît une lagune (17 km
de diamètre) toute blanche. C’est grâce au botax (un minéral) que le lac est si blanc. Ce qui contraste avec les montagnes aux couleurs volcaniques.
Laguna Verde
A croire qu’ils le font exprès… Toutes les couleurs se superposent. Le sel au bord du lac fait ressortir le vert de l’eau, le jaune/orange des montagnes, le bleu du ciel. Je les imagine tous les matins déposer un banc de sel et ajouter quelques gouttes de colorants pour créer un tel paysage. C’est tellement beau que c’est difficile de croire que cela peut être naturel…
On fait nos excités, on court partout mais à 4200m d’altitude on ne tient pas longtemps !
Pour votre info, il faut savoir que le lac devient vert grâce à l’action du vent. Celui-ci soulève le cuivre qui repose au fond de la lagune et le cuivre se mélange à l’eau qui devient verte.
Geysers
Je ne vous réexplique pas ce que c’est… Depuis hier ça n’a pas changé ! C’était un peu différent. En fait on était au milieu d’un ancien cratère… Ca fait un drôle d’effet ! Il n’y avait pas de jets d’eau comme au Tatio mais plein de boue qui bouillait. J’avais un peu l’impression que ça allait nous exploser à la gueule alors on ne s’est pas trop approchés. Aventuriers oui, hardcore non !
Pause déjeuner
L’occasion de prendre un bain dans les eaux thermales, perdus en pleine montagne. Le guide avait oublié de nous prévenir alors nos maillots sont restés bloqués dans nos sacs sur le toit du 4*4… Les boules ! Ce qui nous a valu les remarques de nos compagnons de route IESEG… « Ah bah bravo l’ESSCA ! »
Laguna Colorada
Sur la route, le désert toujours le désert. Je n’arrive pas à décrire cette sensation face à l’immensité, l’aridité du paysage. On a beau être dans le désert depuis 5 jours, chaque fois il y a qqchose pour nous surprendre… le dessin d’une montagne, un lama qui passe par là. On se croirait sur une toile suspendue en pleine nature.
Au détour d’un virage on arrive sur la Laguna
Colorada.
Perso j’ai eu l’impression d’un mirage. Toute cette eau rouge avec les blocs blancs de sel.
On était tout seul. Comme si on était les premiers à venir sur cet espace. Tout avait l’air si vierge. Vous vous tournez sur vous-même et tout ce que vous voyez c’est la nature, les animaux, notre voiture. Tout ça dans un rayon de plus de 200 km
.
Le gouvernement bolivien a vraiment fait un bon travail pour la protection des espaces naturels. Le tourisme est très surveillé donc il y a peu d’espaces aménagés ou dégradés.
Ca ne fait que 20 ans que le tourisme se développe aussi alors on ne peut pas vraiment parler d’industrie touristique et c’est agréable d’avoir l’impression d’être le premier à découvrir cet endroit.
La lagune est rouge grâce à la présence de corail. Les couleurs sont vraiment intenses.
Pour dormir Daniel nous a emmené plus haut en montagne dans un hostal très… rudimentaire ! Murs faits de paille, recouverts de ciment, pas d’eau courante ou électricité, cuisine au feu de bois… Du rustique à 100% !!! Mais je crois que c’est l’une des meilleures soirées que je n’ai jamais passées…. On a dîné au coin du feu, Dora ainsi que Cédric (un Suisse qui fait Uyuni/San Pedro à vélo) nous on rejoint, maintenant on discute, échange nos impressions, Suzanna et moi écrivons notre carnet de voyage, les autres jouent aux cartes. Je crois que ce que nous vivons, découvrons, le fait d’être coupés du monde nous rapproche et met en avant l’importance des relations humaines.
De plus, Heather est d’origine chilienne. Elle n’était pas revenue dans son pays depuis 37 ans et c’est très intéressant d’avoir son point de vue sur le Chili actuel. Nous avons pu parler de la période de la dictature sans problèmes (elle est partie juste avant) alors que c’est un sujet très tabou même aujourd’hui. Il faudrait que je revienne sur ce sujet un jour pour vous expliquer un peu mieux.
Pour ajouter au décor : moins 15° et des étoiles à perte de vue. C’est magique…
Mercredi 20/09 – 7h37
Un petit mot avant le départ pour une autre journée sur la route… Pour s’endormir hier soir, c’était vraiment le parcours du combattant ! Entre les thermolactyles, Guigui avec son bonnet, gants et écharpe, nos duvets et 3 couches de couvertures, TOP SEX !!!
Avec l’altitute, on se sentait vraiment oppressés alors pas facile facile. Heureusement les feuilles de coca étaient là pour aider ;) Ah oui j’avais oublié de vous signaler que c’était complètement légal ici. Ce n’est pas faute d’en prendre pourtant ahah !
Ah le etamolito (estamos listos en chilien lol) je vous laisse !
Jeudi 21/09 – 8h18
Atucha, Hostal de sal
Bonjour ! Je suis dans un endroit absolument fantastique (oui encore :p) : un hôtel construit en sel ! Nous sommes arrivés hier vers 17h après une très longue journée. Plus de 11 heures sur la route. Et comme d’habitude ce n’était pas de la 4 voies !
Les 2 autres Jeep avec nous ont crevé alors autant vous dire qu’on croisait les doigts pour ne pas tomber en panne !
Je ne veux pas faire ma blasée mais cette journée a été assez difficile. Ca fait maintenant 6 jours que l’on est dans le désert et je n’en peux plus des montagnes, cactus, du sable !!! Des centaines de km sans aucune trace humaine, ça devient troublant… Quand je vous dit rien, c’est RIEN. Même pas un panneau d’indication !
En fin d’aprem nous sommes arrivés dans cet endroit spectaculaire. Toujours paumé en plein désert mais cette fois-ci avec eau courante (chaude qui plus est), électricité, de vrais murs, vrais lits et couvertures.
Il y a 98% de français… Va falloir m’expliquer ce qu’ils foutent tous là ! Surtout que la plupart ont 40-50 ans… Sans commentaires ! lls sont tous étonnés de voir des jeunes et nous des « vieux » dans un endroit pareil !
Après un dîner de rois (chuletas de lama) on s’est posés pour jouer aux cartes. A 9h on était les derniers dans le salon, tout le monde était déjà couché !